Anyaten Imaziɣen / Rythmes Berbères

Mise en ligne par Menouar le 1er juillet 2007.
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Di tmurt n Leqbayel tameɣra i deg ulac iebalen ur teswi tigert. Ma yfat llan d axeṣṣar !
D nitni is i ttaken udem, d nitni igett-garizen tazwayt, d nitni i geskkaren zzedwa.

Iebbalen d yiwet n tarbaât i deg llan s-umata, 4 n yergazen : sin zdat kkaten ṭṭbel, sin ar deffir kkaten lɣida. Iebbalen am win i gesseḍharen neɣ tin i gezzmen timi, ttwassnen di yal laac. M’ara k inin “tuɣale d aebbal” fhem iman ik ur d ttnejmaad ara s axxam. Illa daɣen yiwen n wawal : “ad-taɣe anect ittaɣ ṭṭbel deg wass n tmeɣra”. Lemtul agi beggnen d belli iebbalen d imeẓẓwa (mechuit). 

Tameɣra di tmazɣa d akud (lweqt) i deg taddart maṛṛa ad-tetti s ccna akwed cceh.
D akud diɣen i deg i
ebbalen smektayen-d anyaten imenza, i deg kkaten akken ad sseknen belli ifen tirbbuyaa nnien.  Amkan nnsen di tmeɣra meqqer maččid d kra. Ilaq ad issinen yakw anyaten, ilaq ad yekker uɣebba !

Anyaten agi cennun ten di tmeɣra i gesaan aas n wudmawen ama d-talalit, haa, neɣ zwaǧ.
haa : d abrid yellan si zik uqbel ad yekcem Lislam ɣer tmazɣa.
Zwa
ǧ : issemlalay mačči kan argaz d-tmeṭṭut, issemlalay iderman.
Anyaten i cennun di zwa
ǧ beddun s yizlan ssetbaan asen : Tiyita n lenni, Bqaw ala xi, Anekcem ar taddart akwed Tiyita n lxil d asebe n teslit.

Anyaten agi illan deg websi yagi yewwi ten-id Qasi ABUDRAR seg durar n tmurt n leqbayel. Qasi ABUDRAR d argaz ameqqran. Γures 76 iseggwasen di laame is (ndlr : deg 1983 ). Ibda ikkat asmi isaa 16 isegggwasen.

Qasi ABUDRAR m’ara yerfed tiqwict ad teǧǧed afus ik di lkanun !
Di Lzayer yewwi tazalɣi n ureɣ n ccna aɣerfan. A
ebsi yagi i d ssufɣen IMEDYAZEN, i gekkaten akken ad yali wedles nneɣ ama s tira, ama s imesli, d aebsi ay igen leqrar i ygerwaj n yedles imaziɣen.

Ahat ihi aebsi yagi d win ara ɣ d yesmektin lejdud nneɣ, d win ara d yesmektin arraw nneɣ.
Ahat amar ad yefk cwit deg fus iw-akken adles n tmaziɣt ad i
ǧǧuǧeg ad innerni.

Sgur Arezki HAMANI.

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Version française.

Anyaten Imaziɣen ou rythmes berbères sont ceux qui ont bercé notre enfance, qui ont ponctué les actes de la vie quotidienne et plus particulièrement les étapes marquantes de la vie des Berbères. 

Ces rythmes, interprétés à l’aide de voix ou d’instruments (1), prennent tout leur sens à l’occasion de Tameɣra  (la fête) en aidant à amplifier la joie des participants, en la portant jusqu’au paroxysme en obligeant même les plus timides à s’extérioriser par le chant ou la danse. 

Tameɣra en Tamazɣa (Berbérie) et plus particulièrement en Kabylie, c’est avant tout une occasion de réjouissance offerte à l’ensemble de la communauté pour consacrer publiquement une alliance ou un changement de statut social dont l’acceptation se manifeste par la participation aux réjouissances. Pour lui donner tout son éclat, la présence d’Iebbalen est indispensable. Ce sont eux les véritables animateurs de la fêtes et ce, depuis des temps immémoriaux. 

Par groupe de quatre personnes Iebbalen sont à la fois témoins des événements importants qui jalonnent la vie humaine et acteurs en assumant la responsabilité de rendre mémorable l’événement qu’ils sont appelé à célébrer. Ils doivent aussi défendre leur réputation, leur place au palmarès tenu à jour par la mémoire populaire. Face à la dure compétition que se livrent les troupes Iebbalen, ils sont contraints de se renouveler constamment et d’être à l’écoute pour ne pas être dépassé. Telle est la loi du succès : se surpasser ou être dépassé. 

Héritiers et continuateurs de rites ancestraux, ils se doivent de connaître et de maîtriser les rythmes spécifiques, de les interpréter en respectant l’ordre et les situations. Ces rythmes sont interprétés à l’occasion de Tameɣra pour célébrer la naissance (talalit), la circoncision (hara) ou le mariage (zwaǧ). 

La fête débute par Izlan, ensuite c’est le rituel du henné que ce soit pour la circoncision (rituel de purification dénué de toute signification religieuse) ou le mariage qui est loin d’être une affaire de couple mais qui concerne tout le groupe social. Les rythmes interprétés lors de cette cérémonie sont Tiyita n lenni, Bqaw ala xi (l’adieu de la jeune fille à sa famille avant de se rendre vers sa nouvelle demeure), accompagné par Anekcem ar taddart (l’entrée dans le village) et Tiyita n lxil (louanges à la mariée) et Asseb n teslit interprété lors de la présentation des hommages de la belle-famille à la jeune mariée. 

Ces différents rythmes, correspondant à des étapes précises, nous sont légués par les générations passées et sont interprétés de façon magistrale par Kaci BOUDRARENE qui, dès l’âge de 16 ans et ce depuis 60 ans, a consacré sa vie à la musique populaire.
Il est l’un des derniers monstres sacrés qui a sillonné le pays berbère. Cet homme, ayant eu une vie exceptionnelle, riche d’expérience et de création et dont le prestige est consacré par une popularité unanime couronnée par l’attribution de la médaille d’or de la musique populaire.

Ce disque a été réalisé par IMEDYAZEN dont le souci principal est de sauvegarder, d’archiver le maximum d’éléments constitutifs de notre patrimoine culturel et artistique par l’écrit, le son ou l’image menacé par le modernisme et l’exotisme suspects dont notre génération s’est révélée friande, soit par intérêts ou par complexe.

Cet enregistrement est destiné à sauver les rythmes les plus marquants de la musique populaire de Kabylie pour que cet art puisse servir les génération futures et participer à l’enrichissement de la culture universelle dont la culture berbère n’est qu’une composante. 

Arezki HAMANI.

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Musique populaires de kabylie

Fiche technique :

Aggay n Kaci BOUDRARENE

Aḍebbal :
Kaci BOUDRARENE

Abendayer :
Boussad IHAMDOUCHENE

Leɣwaye :
Mohand AOUDIA
&
Said CHEBINI

Maquette :
Arezki HAMANI

Face A :

Talalit / Naissance : IZLAN

Tameɣra / La fête : 
Tiyita n lḥenni
Bqaw ala xir

Face B :

Zwaǧ d ṭhara / Mariage et Circoncision

Anekcem ar taddart
Tiyita n lxil
 Assebe n teslit

Edition – Production Imedyazen 

P&C Imedyazen, 1983, MDZ 108 

Distribution exclusive : IMEDYAZEN
Ateliers Berbères de Production
11, rue de Lesdiguières
75004 Paris.
Tel : (1) 887 69 31

(1)
Instruments / Dduzan

Ṭbel / Eṭṭbul :
Grand tambour à deux cotés sur lesquelles on frappe avec deux baguettes dont l’une est retournée.
Lɣiḍa / Leɣwayeḍ : Flageolet à anche, sans clé, à pavillon ouvert et percé de sept orifices (similaire à la cornemuse).
Abendayer / Ibenduyar : Tambour large et plat de forme circulaire, recouvert d’une seule peau de chèvre et à l’intérieur duquel sont tendues des cordes pour augmenter les vibrations.