La cause de
la disparition tragique de Meksa, l’artiste kabyle au succès
posthume époustouflant, survenue le 30 octobre 1988, à
Créteil en banlieue parisienne, demeure des plus obscures et
la version officielle qui l’assimile à un banal accident de
la route ne convainc personne, surtout pas les membres de sa
famille qui l’ont contestée illico.
« Il y a des indices qui prouvent que la disparition
d’Abdelkader Meksa est bel et bien préméditée », déclarait à
l’époque son frère. Ce n’est pas seulement la famille de
Meksa qui récuse cette version, mais nombre d’observateurs
expliquent qu’il s’agit d’un assassinat camouflé et c’est en
grosso modo le « verdict de l’enquête populaire ». Une
enquête minutieuse doit par conséquent être menée sans
tabous pour faire toute la lumière sur la mort d’un artiste
qui a eu le tort d’être fier de ses origines et de les
défendre farouchement.
Meksa devait sans doute faire l’objet d’intimidations et
peut-être de menaces racistes. « Je souhaite vivement
retourner dans mon pays natal pour en finir avec
l’humiliation raciale », répondait Meksa en 1983 à une
question d’un journaliste.
Rappelons que Abdelkader Meksa est né le 04 juin 1954, à
Mira, commune de Fréha (Tizi-Ouzou). Il quitte avec sa
famille son village, à l’âge de six ans pour s’installer à
Blida, ensuite à Bologhine (Alger) avant de s’installer en
France. Dans une musique "moderne" le distinguant et
épousant parfaitement les beaux textes, souvent puisés du
riche patrimoine littéraire oral kabyle (dictons, contes,
coutumes, etc.), ajouté à sa belle voix, Meksa nous emmène
vers des espaces magiques. Ses Chansons : « Loundja », «
Zelgoum », « Anzar », « Asif », « Timecret », et j’en passe,
demeureront éternelles même si l’auteur a quitté le monde
des vivants à la fleur de l’âge. Le succès de ces œuvres
venu un peu tard s’explique sans doute par la modestie de
Meksa qui n’a pas cherché après les tapages médiatiques.
L’artiste repose dans le cimetière de son village à côté de
sa mère.
Karim Kherbouche
source :
http://nkerxla.blogspot.com/2005/11/qui-tu-meksa.html